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RE 2025 : ce qui change concrètement pour les pros du BTP

La RE 2025 renforce la transition écologique dans le BTP avec de nouvelles exigences sur les matériaux, la gestion de chantier, la performance énergétique et le BIM. Découvrez ce qui change.

5 ans après l’entrée en vigueur de la RE, Règlementation Environnementale, 2020, qui succédait elle-même à la RE 2012, la RE 2025 est officiellement applicable. Dans la continuité des précédentes, elle vise à renforcer la sobriété énergétique et la décarbonation des bâtiments, mais aussi des travaux. Elle introduit également le recours à des outils numériques, comme le BIM, afin de développer la coordination entre les équipes sur les chantiers. Zoom sur ce qui change pour les pros du BTP avec la RE 2025.

Une réglementation encore plus exigeante


La RE 2025, effective depuis le 1er janvier, s’inscrit dans la continuité de la RE 2020. Cette dernière comportait trois axes majeurs : la décarbonation, la sobriété énergétique et le confort d’été.
Dans cet esprit et conformément à la Stratégie Nationale Bas Carbone, SNBC, mise en place par l’État, la RE 2025 instaure des mesures pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Ainsi, l’un de ses principaux objectifs consiste à s’assurer que les nouvelles constructions affichent la plus faible émission de CO2 possible. Pour y parvenir, elle impose de tenir compte, dès la conception des bâtiments :
  • De la consommation d’énergie pendant la totalité des travaux,
  • De l’impact carbone des matériaux,
  • Du confort thermique en période de chaleur.
De fait, la RE 2025 concerne le cycle de vie complet de chaque édifice, depuis sa construction jusqu’à sa démolition. L’intégration de la phase chantier dans l’analyse du cycle de vie, ACV, fait d’ailleurs partie des nouveautés importantes par rapport à la RE2020. En plus d’obliger les professionnels à réduire les émissions de CO2 liées aux travaux, elle les pousse à utiliser des matériaux biosourcés, mais aussi à s’organiser grâce à des outils innovants comme le BIM, Building Information Modeling. Il s’agit d’une méthode de gestion de projets basée sur la conception d’un jumeau numérique du bâtiment, qui permet de mieux visualiser son cycle de vie, grâce à la récolte de toutes les données relatives à sa construction.

Impacts directs sur le chantier


Pour commencer, la RE2025 impose aux constructeurs de réduire les émissions de carbone pendant les travaux. Le calcul final tient compte des engins présents, des groupes électrogènes utilisés et même de la quantité de carburant brûlée par chacune des machines. De même, avant que le chantier débute, des solutions pour le tri renforcé et la traçabilité des produits doivent aussi être mises en place, car les exigences de cette législation en termes de valorisation des déchets sont plus importantes que dans le cas de la RE 2020.

L’idée est de favoriser l’emploi de matériaux biosourcés tels que le bois, le chanvre ou la paille, pour mieux bannir le béton de classe CEM I et CEM II, l’acier de construction ou encore les briques en terre cuite. En guise d’alternative, on propose de se tourner plutôt vers des produits recyclés, du béton bas carbone ou bien des briques en terre crue, par exemple.
De plus, la logistique même du chantier se trouve impactée par cette nouvelle réglementation, qui impose de privilégier les circuits courts et les méthodes de construction moins énergivores.

Vers une nouvelle approche constructive


Si la RE 2020 concernait avant tout les bâtiments résidentiels, notamment les logements collectifs et les maisons individuelles, la RE 2025 englobe d’autres typologies de constructions. En effet, les bibliothèques, les EHPAD, les crèches et garderies, les commerces, mais aussi les hôtels, les restaurants et certains bâtiments de l’enseignement supérieur, tels que les conservatoires devraient être concernés par cette nouvelle réglementation.
Par ailleurs, afin de limiter les émissions de CO2 et le transport de multiples matériaux, la RE 2025 encourage notamment la construction hors site, c’est-à-dire la fabrication en atelier de modules à assembler par la suite sur le chantier. Les salles de bains, murs et planchers, par exemple, peuvent tout à fait être conçus en usine, puis transportés vers le site final et intégrés au bâtiment à ce moment-là. Cette technique permet de diminuer les émissions de CO2 provenant des véhicules et des engins sur place et d’améliorer les délais de construction.

Par ailleurs, ce procédé devient incontournable, car l’emploi de matériaux nouveaux, à l'image du béton bas carbone ou des blocs de terre crue, nécessite un savoir-faire encore peu répandu, par des artisans potentiellement éloignés du lieu de construction. Une telle configuration requiert une adaptation de la part des équipes, qui vont devoir apprendre à se coordonner rapidement suite à ces nouvelles directives.

Performance énergétique et contrôles renforcés


En plus d’imposer l’utilisation de matériaux biosourcés plus respectueux de l’environnement, la RE 2025 renforce à la fois ses exigences en termes de performances énergétiques et de contrôle. Les indicateurs de la RE2020, Bbio, Cep et Cep, nr restent en vigueur, mais les seuils sont abaissés et la performance de chaque édifice sera mesurée à la fin du chantier. Parmi les contrôles imposés, on trouve notamment des tests d’étanchéité à l’air, des vérifications de débit de ventilation et des analyses effectuées sur le site pour s’assurer de la conformité des matériaux utilisés. Ainsi, le chef de chantier devient officiellement le garant de la conformité de l’ensemble du chantier.

En pratique, voici les seuils carbone à respecter pour chaque typologie de bâtiment selon la RE 2025, avec les indicateurs IC, impact carbone, construction et énergie, exprimés en kgCO2eq/m²/an :

  • Pour les maisons individuelles :
Indicateur RE 2020 RE 2025
IC construction 640 530
IC énergie 160-200 160-200

  • Pour les logements collectifs
Indicateur RE 2020 RE 2025
IC construction 740 650
IC énergie 560 260-320


Le numérique au service de la conformité

L’une des autres nouveautés essentielles apportées par la RE 2025 est l’introduction d’outils comme le BIM, afin de mieux suivre la consommation énergétique de l’ensemble du chantier. Si l’utilisation de cette méthodologie n’est pas obligatoire, elle est vivement conseillée, car elle fournit un suivi précis, propose une traçabilité des matériaux et un aperçu clair du cycle de vie du bâtiment. Parmi les outils plébiscités par les chefs de chantier, on trouve notamment :
  • Vizcab, qui simule l’impact carbone d’une construction avec une analyse du cycle de vie dynamique,
  • Operene, qui assure la traçabilité carbone des matériaux,
  • BIM 360, une plateforme collaborative destinée aux chantiers,
  • Trimble connect, pour le partage et la visualisation BIM.
FAQ – RE 2025 et BTP

Foire Aux Questions – RE 2025 et professionnels du BTP

Qu’est-ce que la RE 2025 apporte de nouveau par rapport à la RE 2020 ?

Elle poursuit les objectifs de sobriété énergétique, décarbonation et confort d’été, mais renforce l’analyse du cycle de vie complet du bâtiment, y compris la phase chantier. Elle impose aussi davantage l’usage de matériaux biosourcés et introduit des outils numériques comme le BIM.

Quels impacts concrets la RE 2025 a-t-elle sur les chantiers ?

Elle oblige à comptabiliser les émissions de CO₂ des engins, carburants et groupes électrogènes. Le tri des déchets devient plus strict, et l’usage de matériaux comme le béton CEM I ou CEM II est fortement limité au profit de solutions bas carbone ou recyclées.

Quels types de bâtiments sont concernés par la RE 2025 ?

La RE 2025 s’applique aux maisons individuelles et logements collectifs, mais aussi à de nouvelles catégories : bibliothèques, crèches, commerces, hôtels, EHPAD ou bâtiments d’enseignement supérieur comme les conservatoires.

La construction hors site est-elle encouragée ?

Oui, la RE 2025 favorise cette méthode pour limiter le transport et les émissions sur site. Des éléments comme les salles de bains ou planchers peuvent être fabriqués en atelier, puis assemblés sur le chantier final.

Quels indicateurs énergétiques et carbones sont modifiés ?

Les seuils des indicateurs Bbio, Cep et Cep,nr sont abaissés. L’IC construction et l’IC énergie sont également revus à la baisse, avec des contrôles renforcés en fin de chantier.

Quels sont les seuils carbone à respecter selon le type de bâtiment ?

Maisons individuelles :

Indicateur RE 2020 RE 2025
IC construction 640 530
IC énergie 160-200 160-200

Logements collectifs :

Indicateur RE 2020 RE 2025
IC construction 740 650
IC énergie 560 260-320
Quel est le rôle du chef de chantier dans la RE 2025 ?

Il devient le garant officiel de la conformité : vérifications d’étanchéité à l’air, contrôle des matériaux, tests de ventilation… Tout est contrôlé à la fin du chantier pour valider les performances environnementales du bâtiment.

Quels outils numériques facilitent la mise en conformité ?

La RE 2025 recommande le BIM pour un suivi énergétique précis. D’autres outils comme Vizcab (ACV dynamique), Operene (traçabilité carbone), BIM 360 (plateforme collaborative) ou Trimble Connect (visualisation BIM) sont aussi utilisés par les pros du BTP.

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